Patients de Grand Corps Malade : Une vraie claque.

Patients de Grand Corps Malade : Une vraie claque.

Patients - Grand Corps Malade :


"Il y a une quinzaine d'années, en chahutant avec des amis, le jeune Fabien, pas encore vingt ans, fait un plongeon dans une piscine. Il heurte le fond du bassin, dont l'eau n'est pas assez profonde, et se déplace les vertèbres. Bien qu'on lui annonce qu'il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu à peu l'usage de ses jambes après une année de rééducation."

Si le sujet principal n'est pas des plus joyeux, à aucun moment la tristesse prend le pas. Le jeune homme a fait une chute dans une piscine pas assez remplie, bêtement, depuis sa vie a changé du tout au tout. On met les pieds dans un pan de sa vie, il évoque rapidement son accident et nous voilà parti pour vivre son aventure. Avec une grosse dose d'humour et dérision, il pointe du doigt ce qu'il a enduré, nous fait entrer dans le milieu hospitalier et sa situation de tétraplégique. Les gestes quotidiens qui semblaient insignifiants avant, qui demandent mille fois plus d'application aujourd'hui. 

Et puis il y a des rencontres, la plupart sont aussi amochés que lui. Presque tous aussi jeunes, alors forcément les vannes fusent, sur leur handicape très souvent. L'ironie de la situation est risible, je vous l'assure les éclats de rire se font entendre. Une piqûre de rappel pour ceux qui l'oublient parfois, même s'ils sont en fauteuil, diminués physiquement, ils restent entier. C'est l'histoire de plusieurs potes, qui sont devenus proches par la force des choses, qui tuent le temps en attendant un nouveau rebondissement, une visite, une amélioration.

La plume de Grand Corps Malade, Fabien Marsaud de son vrai nom, est naturellement musicale, ce côté très parlé et concis nous rend proche de lui, il se livre comme à un proche ou un journal. Son expérience m'a ému, même s'il reste assez distant, on ressent sa douleur à chaque étape de sa guérison. Mais aussi sa force, son envie de mordre la vie à pleine dent sans plus jamais se laisser abattre. J'ai pris à cœur chaque victoire comme si elles étaient miennes. 

Sa musique a laissé une emprunte particulière en moi. J'ai mis un moment à apprécier le slam de Grand Corps Malade, ce n'est pas vraiment un genre qui m'était destiné. Petit à petit, j'ai découvert les textes, pris possession des paroles et me suis laissée bercer par son univers et surtout sa voix particulière, douce et brute à la fois. 

Si Patients semble être un livre parmi les autres, écrit par un énième musicien, au sujet pas vraiment attirant, il a été beaucoup plus qu'une lecture au milieu de centaines d'autres. Il m'a heurté en plein cœur, s'il ne révolutionnera pas le monde, il aide a relativiser face à ses tracas du quotidien, aux injustices. Je conseille ce bouquin à tous, sans exception. Il en faut peu parfois pour se prendre une bouffée de courage en pleine figure. Fabien Marsaud, Grand Corps Malade, est un battant.

"C'est jamais inintéressant de prendre une bonne claque sur ses propres idées reçues"

En vous écrivant, j'écoute pour la première fois le dernier né de Grand Corps Malade en 2015 qui rassemble plusieurs artistes. C'est brut et doux à la fois, allez vous perdre dans ses mélodies, je n'en suis jamais ressortie depuis. C'est ma Maman qui m'a offert ce livre, c'est écrit sur une des premières pages, Noël 2012 Maman. Je l'ai relu plusieurs fois depuis et c'est l'un des livres qui m'a le plus marqué, je souhaitais vous en parler pour, peut-être, vous le faire découvrir. Il vous marquera peut être autant que moi.

Et vous, vous avez déjà lu Patients ? Qu'en avez-vous pensé ? Est-ce qu'il vous tente ?

4 commentaires:

  1. Je l'avais offert à ma mère à sa sortie, mais je vais le lire parce que le thème me parle particulièrement et je suis sûre qu'il sait l'exploiter.

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    1. Il faut dire qu'il est très bien placé pour en parler mais sans inspirer la pitié ou la tristesse, j'ai beaucoup aimé :) xx

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  2. J'avais aussi beaucoup apprécié son livre. Dans le genre "témoignages de patients qui m'ont marqué", il y a aussi celui de Joseph Schovanec "Je suis à l'Ouest" sur Asperger, et "Une Larme m'a Sauvée" sur le syndrome du sarcophage (ma hantise maintenant!) de Lieby. Mais leurs styles sont tout à fait différents!

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    1. Je note les titres, je suis assez sensible à ce genre de témoignages, un peu trop parfois. Si c'est bien ce que je pense, j'avais découvert le syndrome du sarcophage dans un polar qui m'avait beaucoup marqué. Merci pour tes recommandations ! :) xx

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